En Corée du Sud, le Dogecoin n’est plus une simple blague. Depuis fin 2024, il figure régulièrement dans le top 5 des cryptomonnaies échangées sur Upbit, Korbit et Bithumb. Son statut de  mèmecoin attire une génération ultra-connectée, familière des codes numériques et des investissements éclairs. Ce n’est plus une curiosité. C’est un actif de trading à part entière, dopé par la vitesse de réaction et la viralité.

Les jeunes Coréens s’en emparent

Le Dogecoin séduit les moins de 35 ans. Pour eux, pas de fidélité au Bitcoin. Pas d’attachement idéologique à l’ETH. Ils veulent du mouvement. Du buzz. Et surtout des gains rapides.

Dans les universités, forums ou groupes KakaoTalk, Dogecoin revient sans cesse. Il combine deux choses que les jeunes Coréens adorent : la culture pop (le Shiba Inu en mascotte) et les dégagements de plus-value rapides. Ils savent que ce n’est pas sérieux. Et c’est précisément ce qui en fait un outil utile. Dogecoin devient le support parfait pour spéculer sans engagement, dans un pays où le stress économique et la pression sociale sont omniprésents.

Un mimétisme Elonien persistant en Corée du Sud

L’effet Elon Musk ne s’est jamais vraiment estompé. Chaque message, chaque clin d’œil du patron de X ou de Tesla relance brièvement le prix du DOGE. Et les Coréens sont toujours les premiers à réagir.

Le 22 avril 2025, un tweet d’Elon avec un GIF de chien lunaire a suffi à faire bondir le volume coréen de 280 % en une nuit. Aucun autre marché n’a réagi aussi vite. Les bots, les traders, les influenceurs coréens ont tous joué la même partition en quelques heures.

Une stratégie basée sur la dynamique

Dogecoin n’offre pas de rendement. Il n’est pas utilisé dans DeFi. Il n’a pas d’objectif clair. Mais les traders sud-coréens s’en moquent. Leur objectif est ailleurs : capter les micro-différences de prix, surfer sur le bruit, prendre l’élan avant les autres.

Ils utilisent Dogecoin comme un radar de sentiment. Dès que le prix ou les mentions sociales explosent, ils entrent massivement. Ce mouvement auto-renforcé génère ensuite des pics exploitables sur quelques heures ou quelques jours.

Les plateformes locales favorisent son usage

Sur Upbit et Bithumb, Dogecoin est souvent mis en avant. Non pas parce qu’il est techniquement supérieur, mais parce qu’il génère du volume, donc des commissions. Les interfaces mobiles coréennes le mettent en vedette, avec des alertes personnalisées qui encouragent l’achat impulsif.

La paire DOGE/KRW est aussi l’une des rares à bénéficier de frais réduits pendant certains événements spéciaux, ce qui renforce son attractivité pour les day traders.

La culture sud-coréenne valorise la technologie, mais reste méfiante face aux institutions. Dogecoin, dans ce contexte, devient une sorte de rébellion légère contre le sérieux absolu des marchés. On y joue, mais avec rigueur. On y rit, mais pour gagner. Ce double langage plaît à une génération qui jongle entre ultra-compétition et échappatoires numériques.

Le Dogecoin, un jeton d’usage pop-culturel en Corée du Sud

Si Dogecoin reste soutenu par X ou s’intègre un jour comme méthode de paiement dans une application populaire coréenne (comme KakaoPay), il pourrait sortir du simple rôle de méme coin pour devenir un jeton d’usage pop-culturel.

Voir aussi: Dogeday, l’événement communautaire devenu moteur spéculatif

À l’inverse, une surrégulation ou un effondrement brutal pourrait dissuader les plateformes locales de le promouvoir. Dogecoin retomberait alors dans l’oubli, remplacé par le prochain phénomène viral.

Dogecoin n’est pas une anomalie en Corée du Sud.

Pour conclure, le DOGE reflète un état d’esprit. Une façon de trader l’instant, de détourner les codes, et de tirer parti du bruit ambiant. Là où d’autres y voient une blague, les traders coréens ont vu un instrument. Et dans leur contexte, cela fonctionne.

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